Les chercheurs identifient une variante génétique qui protège contre la COVID-19
Étude internationale corédigée par un chercheur principal à l’ILD
Dans le cadre des efforts pour mieux comprendre la COVID-19 et lutter contre ce virus, les chercheurs de trois établissements internationaux, y compris l’Institut Lady Davis à l’HGJ, ont identifié une variante génétique spécifique qui protège contre les formes graves de la COVID-19. Ces résultats sont fondés sur l’étude d’un vaste échantillon de personnes.
La recherche, connue sous le nom de méga-étude, a été réalisée par des chercheurs de l’ILD, de la Karolinska Institutet, en Suède, et du VA Boston Healthcare System, aux États-Unis. Les résultats sont décrits dans un numéro récent du journal Nature Genetics.
Des études antérieures indiquaient que la génétique, ainsi que la vieillesse et certaines maladies sous-jacentes pouvaient avoir une incidence sur le fait qu’une personne serait gravement touchée ou non par la COVID-19.
Il est particulièrement intéressant de noter que certaines personnes porteuses d’un segment particulier d’ADN présentent 20 % moins de risques de développer une forme grave de COVID-19. Cependant, des études antérieures portaient principalement sur des personnes d’ascendance européenne, chez qui ce segment d’ADN contenait également une vaste quantité d’information génétique n’ayant rien à voir avec la COVID-19.
L’objectif : identifier plus précisément la variante génétique correspondant à la COVID-19. La solution : se concentrer sur l’ADN des personnes d’ascendance africaine.
Comme l’ADN des personnes d’ascendance africaine n’est pas surchargée d’information générique que plusieurs Européens ont héritée des Néandertaliens (êtres humains disparus ayant vécu en Europe à l’ère préhistorique), les chercheurs ont été en mesure de comparer les deux groupes de personnes et d’identifier la variante génétique commune aux Européens et aux Africains correspondant à la COVID-19.
« Le fait que nous commencions à comprendre en détail les facteurs de risque génétiques est essentiel pour le développement de nouveaux médicaments contre la COVID-19 », a déclaré Brent Richards, le coauteur de l’étude, un chercheur principal de l’ILD à l’Hôpital général juif et professeur de Médecine à l’université McGill.
« Cette étude montre à quel point il est important d’inclure des personnes d’origines ethniques différentes », note Hugo Zeberg, l’auteur principal de l’étude et professeur adjoint au département de neurosciences au Karolinska Institutet. « Si nous n’avions étudié qu’un seul groupe, nous n’aurions pas réussi à identifier cette variante génétique spécifique. »
L’analyse portait sur un total de 2 787 patients hospitalisés atteints de la COVID-19 et d’ascendance africaine, ainsi que sur 130 997 personnes d’un groupe témoin, provenant de six études de cohorte. Quatre-vingts pour cent des personnes d’ascendance africaine étaient porteuses de la variante protectrice. Les résultats ont été comparés à ceux d’une méga-étude précédente de plus grande envergure portant sur des personnes d’origine européenne.
Selon les chercheurs, la variante protectrice du gène (rs10774671-G) détermine la longueur de la protéine codée par le gène OAS1. Des études antérieures ont montré que la variante la plus longue de la protéine est plus efficace pour décomposer le SRAS-CoV-2, le virus à l’origine de la COVID-19.