L’HGJ ouvre un Centre gériatrique de bien-être pour améliorer les soins aux personnes âgées

Le nouveau Centre est presque trois fois plus spacieux que l’ancien espace réservé à la gériatrie
Lors du 40e anniversaire de l’inauguration de la Clinique gériatrique originale de l’HGJ, un nouvel espace rénové, presque trois fois plus spacieux que le précédent, a ouvert ses portes afin de combler les besoins du nombre croissant de personnes âgées.
Le ruban a été coupé le 30 juin lors de la cérémonie d’inauguration du Centre gériatrique de bien-être Famille Susan et Aron Lieberman, rendu possible en raison de la générosité des enfants des Liebermans et de leurs conjoints, soit Ben et Nadine Lieberman, Marty et Renée Lieberman, Helene et David Donath, et Lorne et Chaya Lieberman.

Marty Lieberman s’adresse aux invités à titre de représentant de sa famille lors de la cérémonie d’inauguration.
Le projet a également été exécuté grâce au soutien de la Fondation Aron et Susan Lieberman et de la Fondation de l’HGJ.
Tout comme la Clinique précédente, le nouvel espace est situé au rez-de-chaussée du pavillon E, près de l’entrée de la rue Légaré. Cependant, l’entrée principale du Centre se trouve maintenant dans le court corridor reliant le pavillon E au hall d’entrée du pavillon K.
« Nous sommes honorés et très touchés par l’événement d’aujourd’hui », a déclaré Marty Lieberman aux personnes présentes lors de l’inauguration du Centre. « Nous avons maintenant la possibilité unique de rendre à cet Hôpital de classe mondiale ce que nous avons reçu de lui ».
S’exprimant au nom des membres de sa famille, Monsieur Lieberman a déclaré que ce don était leur manière de respecter « la philosophie de ‘Que pouvons-nous faire pour les personnes plus vulnérables que nous?’ Notre objectif est d’aider les personnes âgées vulnérables, de remonter leur moral et de les aider à vivre plus longtemps et en bonne santé ».
Le Dr Ruby Friedman, directeur adjoint de la Médecine gériatrique, note que le nouveau Centre maintiendra la même démarche que sa Division a instaurée au début des années 1980, « reconnaissant que les personnes sont plus que la somme de leurs maladies et de leurs capacités déclinantes. Une évaluation et des soins multidisciplinaires sont requis pour traiter ces problèmes complexes ».
« Ce modèle d’évaluation est maintenant répandu et routinier en médecine, mais il a commencé il y a 40 ans par ce qui est connu sous le nom de ‘modèle gériatrique’ »
Le Dr Lawrence Rosenberg, président-directeur général du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, a exprimé sa gratitude pour « la reconnaissance tangible et en temps opportun, et les efforts déployés par la famille Lieberman pour attirer une attention continue sur les besoins de la population gériatrique ».
« Il n’y a pas assez de mots pour dire merci pour une chose dont cet Hôpital avait besoin et dont la population du Québec avait besoin », a ajouté Harvey Levenson, président du conseil d’administration de la Fondation de l’HGJ.
Dans un courriel envoyé après la cérémonie, le Dr José Morais, directeur de la Division de médecine gériatrique à l’HGJ et au CUSM, a remercié la famille Lieberman « pour leur décision et leur appui judicieux ».
« L’ouverture du Centre gériatrique de bien-être Famille Susan et Aron Lieberman marque le début d’une nouvelle ère de services spécialisés afin de mieux combler les besoins de la communauté. Il s’agit du chapitre le plus récent dans une histoire de 40 ans de prestation d’excellents soins aux personnes âgées et à leurs familles. »
« Un Centre plus vaste était certainement nécessaire, et celui-ci est considérablement plus accueillant, permet une efficacité accrue et est plus spacieux », dit Riva Hecht, qui accompagne régulièrement son mari Thomas, âgé de 91 ans, à l’HGJ depuis les années 1990 pour recevoir les soins requis par sa maladie d’Alzheimer.
« C’est beaucoup plus facile pour moi et pour lui aussi puisque sa mobilité peut être un problème », ajoute Madame Hecht. « Les soins ont toujours été excellents, et maintenant l’ambiance est beaucoup plus chaleureuse avec le grand écran du téléviseur et les coquelicots sur les murs dans l’aire de réception. Nous avions grandement besoin d’une telle installation et avons beaucoup de chance de pouvoir y accéder ».
L’espace accru est l’une des nombreuses caractéristiques
Selon Rita Di Girolamo, infirmière clinicienne et coordinatrice en Gériatrie, l’une des améliorations clés du Centre est l’espace supplémentaire, qui a permis de faire passer le nombre de salles d’examen de quatre à dix.
Par conséquent, plus de patients peuvent être vus rapidement et simultanément non seulement par un gériatre, mais par différents professionnels de la santé qui peuvent effectuer une évaluation rapide, ce qui réduit considérablement le temps d’attente et rehausse l’efficacité de la planification.
Comme l’ancien Centre, le nouveau comporte quatre aires distinctes, mais qui se chevauchent dans certains domaines : une Clinique gériatrique (pour les soins généraux), une Clinique de la mémoire, une Clinique d’oncologie pour les personnes âgées et une Clinique de la mobilité (où la démarche et les mouvements sont évalués).
Le Dr Friedman, qui est membre du personnel de la Division de gériatrie de l’HGJ depuis 1985, dit qu’il a également longuement réfléchi avant d’utiliser le terme « bien-être » dans le nom du Centre.
En effet, ce terme suggère que la mission principale du Centre n’est pas seulement de soigner la maladie, mais aussi d’aider chaque personne âgée à maintenir un niveau optimal de santé et d’autonomie adapté à son état et à sa situation particulière.
Votre appui est vital pour la Gériatrie à l’HGJ
Pour assurer les meilleurs soins gériatriques possible à l’HGJ, votre appui financier est essentiel.
Vous pouvez verser une contribution aux programmes et aux services du Centre gériatrique de bien-être Famille Susan et Aron Lieberman en communiquant avec la Fondation de l’HGJ au 514-340-8251 et préciser que votre contribution doit être affectée au Fonds d’innovation gériatrique.
Un don général à la Fondation, que vous pouvez effectuer en ligne, serait également accepté avec gratitude.
Parmi les autres caractéristiques notables du Centre, citons :
- La conception générale accentue la luminosité, l’espace vaste et la couleur, qui visent à avoir un effet calmant et rassurant pour les patients et leurs familles.
- Une attention particulière a été accordée à la protection de la vie privée en tout temps, non seulement pendant les examens, mais aussi lors des séances préliminaires quand une infirmière vérifie les signes vitaux du patient et recueille d’autres renseignements de base.
- Pour aider les patients à mieux s’orienter, les principaux couloirs sont illuminés non seulement par des plafonniers, mais aussi par des bandes lumineuses verticales sur les murs.
- Chacune des deux salles d’évaluation de soins infirmiers comporte une balance qui permet de peser un patient assis dans un fauteuil roulant.
- Une aire a été réservée à la recherche, qui n’était pas facile à effectuer dans l’ancien Centre.
- Pour aider à créer un environnement rassurant, une alcôve a été aménagée dans l’aire de réception où les patients et leurs compagnons peuvent apprêter une tasse de tisane gratuite.
- Dans l’aire d’accueil, dont l’espace spacieux facilite le respect des mesures de prévention et de contrôle des infections, plusieurs chaises comportent des sièges surélevés à l’intention des personnes ayant des problèmes de mobilité.
Une attention aux « petits problèmes »
D’une importance considérable, le nouveau Centre confère au personnel une capacité accrue pour traiter rapidement ce que le Dr Friedman appelle « les petits problèmes », qui s’ils ne sont pas soignés peuvent devenir très graves.

Le couloir principal du nouveau Centre gériatrique de bien-être est illuminé non seulement par des plafonniers, mais aussi par des bandes lumineuses verticales sur les murs.
Par exemple, dit-il, il peut ne pas sembler important qu’une personne âgée marche un peu moins qu’auparavant. Toutefois, si cette tendance continue elle peut éventuellement entraîner une perte substantielle de la mobilité et donner lieu à un risque plus élevé de chute, sauf si une évaluation gériatrique adéquate est effectuée.
Cet accent envers les personnes âgées, qui sont traitées à l’HGJ depuis des décennies en nombre disproportionnellement élevé, a fait de l’Hôpital un chef de file en matière de médecine et de recherche gériatrique. En fait, l’énoncé de mission de l’HGJ reconnaît les soins aux personnes âgées comme une priorité.
L’origine de cette expertise remonte à l’arrivée massive d’immigrants juifs à Montréal après la Seconde Guerre mondiale. Comme de plus en plus de ces personnes avançaient en âge au cours des années 1970 et 1980, l’Hôpital a dû composer avec une hausse importante de patients âgés en quête de traitements et de soutien. Cet état de fait a donné lieu à de nombreuses améliorations des services de gériatrie à l’HGJ, bien avant que la plupart des autres hôpitaux locaux n’aient eu à le faire.
Aujourd’hui, le nombre de patients âgés continue d’augmenter, en grande partie en raison d’un changement démographique à l’échelle de l’Amérique du Nord, où plusieurs membres de la génération populeuse du baby-boom atteignent la soixantaine et la septantaine.
De plus, explique Madame Di Girolamo, l’HGJ reçoit maintenant un nombre important de patients âgés provenant de l’extérieur de la région de Montréal, y compris certains d’aussi loin que Mont-Tremblant. « Nous avons une solide réputation », dit-elle, « et les patients sont prêts à se déplacer de loin pour être évalués ici ».
Nouvelle étape d’une évolution de 40 ans
Le lancement du nouveau Centre est l’étape la plus récente d’une évolution qui a commencé en 1978, lorsque le Dr Mark Clarfield est devenu le directeur fondateur de l’Unité de gériatrie de longue durée à l’Hôpital. Très rapidement, une Unité de soins aigus a ouvert ses portes, suivie de deux Unités de soins chroniques et d’une Unité d’évaluation gériatrique, qui ont toutes été fusionnées en 1981pour devenir la Division de gériatrie de l’HGJ.

Une salle d’évaluation de soins infirmiers comportant une balance qui peut peser un patient assis dans un fauteuil roulant.
Le Dr Clarfield, qui est maintenant professeur émérite et directeur du Centre de santé mondiale (Centre for Global Health) à l’université Ben-Gurion du Negev, à Be’er Sheva, en Israël, a expliqué dans un courriel qu’au cours des premières années, l’une de ses préoccupations principales était le recrutement de personnel jeune et talentueux, ce qui a également été l’une de ses plus grandes réussites.
En collaboration avec ces jeunes médecins, infirmières et professionnels multidisciplinaires, le Dr Clarfield a entrepris d’élargir la gamme des services offerts, d’établir des liens avec les membres de la communauté, de faire de la Division une destination d’enseignement pour les étudiants de l’université McGill, de fonder un programme de résidence et de mener des recherches sur le vieillissement.
Le Dr Rubin Becker, qui est actuellement chef du Département de médecine interne à l’HGJ, a collaboré étroitement avec le Dr Clarfield et au cours des années, a continué à encourager plusieurs étudiants en médecine à suivre une formation en gériatrie.
Le Dr Becker a été directeur fondateur de l’Unité d’évaluation gériatrique et de la Division de gériatrie nouvellement créée, au début des années 1980. Il souligne que la pandémie de la COVID‑19 a été particulièrement difficile pour les personnes âgées, mais que dans l’ensemble, les soins qui leur sont prodigués « se sont considérablement améliorés au cours des quatre dernières décennies. Il reste encore beaucoup à faire, et je suis convaincu que le nouveau Centre nous aidera à progresser ».
Selon le Dr Howard Bergman, qui a été directeur de la Médecine gériatrique à l’HGJ et à l’université McGill de 1993 à 2009, la réussite de la Division est attribuable à sa capacité de miser sur les forces combinées de la médecine interne (axées sur la médecine gériatrique spécialisée) et de la médecine familiale (qui répond aux besoins des personnes âgées).
Le Dr Bergman, actuellement gériatre à l’HGJ et à la Clinique de la mémoire ainsi que professeur de Médecine familiale, de Médecine et d’Oncologie à l’Institut de santé et de politique sociale à l’université McGill (Institute for Health and Social Policy), dit que le nouveau Centre gériatrique « comporte les installations nécessaires pour assurer la croissance, la durabilité et l’excellence des soins aux personnes âgées à l’Hôpital et au sein de la communauté. Il s’agit également d’un lieu qui permet un enseignement de pointe aux étudiants et aux stagiaires de toutes les disciplines ».

Dans la Clinique de la mobilité, la démarche et l’équilibre sont évalués quand le patient marche sur un tapis très particulier muni de capteurs intégrés qui suivent le mouvement du patient et transmettent ces données à un ordinateur aux fins d’analyse.
Le Dr Clarfield ajoute qu’à cet égard, le nouveau Centre tire parti de l’héritage des années précédentes, particulièrement pour « fournir des diagnostics et des thérapies humaines fondées sur des preuves aux personnes âgées frêles, déployer tous les efforts possibles pour faire participer et appuyer les membres de la famille, encourager une démarche d’équipe pour prodiguer des soins aux personnes âgées et maintenir une présence et un profil pédagogique solides en matière de gériatrie, à l’HGJ et à l’université McGill ».
Myer Bick, qui a pris sa retraite en 2018 à titre de président et chef de la direction de la Fondation de l’HGJ a également été d’un apport clé dans le développement du Centre. Selon le Dr Friedman, Monsieur Bick a joué un rôle crucial dans l’établissement d’un lien entre la famille Lieberman et la Division de gériatrie.
Bien que la préoccupation envers les besoins des personnes âgées soit au cœur du don de la famille Liebermans, il y a également un lien personnel entre cette famille et le Dr Friedman et son épouse, Adele Goldstein.
En effet, les parents du Dr Friedman connaissaient bien Susan et Aron. Originaires de Pologne, les deux couples ont survécu à l’Holocauste avant d’immigrer à Montréal et de s’installer à trois pâtés de maisons l’un de l’autre.
« Les enfants de la famille Lieberman, qui habitant tous à Montréal, sont mes contemporains et ceux de ma femme », explique le Dr Friedman. « Nous avons assisté à tous leurs mariages, leurs bar mitzvah, leurs bat mitzvah et aux mariages de leurs enfants.
« C’est la raison pour laquelle le ‘mariage arrangé’ entre la famille Lieberman et la Division de gériatrie semble tellement naturel : les bonnes personnes, les bonnes valeurs, au bon moment et au bon endroit. Les membres de leur famille, les parents, les enfants et la génération suivante, ont toujours fait preuve de beaucoup de respect envers la tradition juive qui consiste à honorer sa mère et son père, et de prendre soin des personnes âgées ».
Le Dr Friedman espère que le nouveau Centre incitera plus d’étudiants en médecine et de stagiaires en soins de santé dans de nombreux autres domaines à envisager une carrière en gériatrie, un domaine qui a tendance à attirer moins de personnes que plusieurs autres spécialités. Cet aspect est considéré comme essentiel en raison de la pénurie mondiale de tous les types de professionnels en gériatrie.
« La motivation dont ils ont besoin est ici même », ajoute-t-il en désignant le nouveau Centre. « Ils n’ont qu’à regarder autour d’eux pour voir combien nous sommes engagés à mettre à leur disposition les fonds, l’espace et notre savoir-faire professionnel dans un domaine qui touchera un jour la vie de chacun ».
« Les membres de notre personnel, les médecins, les infirmières, les professionnels paramédicaux, les administrateurs, les réceptionnistes et nous tous sommes prêts à accueillir nos patients et leurs familles en créant une ambiance agréable, avec un grand sourire et une bonne tasse de tisane ».