Un robot chirurgical ouvre la voie à une précision accrue pour l’arthroplastie totale du genou

L’HGJ est dorénavant parmi les quelques hôpitaux au Québec où un bras robotisé fournit des données cruciales lorsque l’os d’un genou endommagé doit être coupé précisément pendant une arthroplastie totale.
« C’est la première fois de ma vie de chirurgien que j’utilise un instrument qui m’aide vraiment d’une manière aussi spectaculaire à pratiquer une intervention chirurgicale », déclare le Dr David Zukor, chef de la Division de chirurgie orthopédique.
« Utiliser le robot me permet de personnaliser réellement ce type de chirurgie afin de répondre exactement aux besoins des patient(e)s. C’est plus précis et plus efficace, et j’ai le sentiment que cela entraîne de meilleurs résultats. »
Dans la plupart des types de chirurgies robotisées effectuées au cours de 15 à 20 dernières années, quatre ou cinq bras mécaniques, chacun comportant un petit instrument médical ou une caméra à fibre optique à leurs extrémités, sont insérés dans le torse de la personne par le biais de petites incisions.
Par contre, le robot utilisé en chirurgie orthopédique — acquis grâce au support financier de la Fondation de l’HGJ est muni d’un seul bras, et ne transmet aucune image à l’Équipe chirurgicale parce qu’il ne pénètre pas dans le corps de la personne opérée.
Le Dr Zukor commence plutôt l’intervention en exposant l’articulation du genou, y compris l’os, et en touchant les différentes parties de l’articulation avec un pointeur numérique fixé au robot.
La Fondation de l’HGJ apporte un soutien crucial essentiel à la chirurgie assistée par un robot
La chirurgie assistée par un robot pour une arthroplastie totale du genou serait impossible sans le soutien financier essentiel de la Fondation de l’HGJ.
Les dons peuvent être effectués en ligne à l’appui des programmes et des services à l’HGJ.
Il manipule également le genou pour aider l’ordinateur à reconnaître comment l’articulation de ce(tte) patient(e) se plie ainsi que la manière dont les ligaments bougent et sont équilibrés.
Un modèle virtuel du genou
L’ordinateur du robot combine toutes ces données pour acquérir une connaissance approfondie de l’anatomie de cette personne et construire un modèle virtuel du genou.
Ensuite, le Dr Zukor révise les données sur l’écran de l’ordinateur du robot et indique comment il veut couper l’os — « et c’est là que tout commence ».
En se fondant sur ces renseignements, le bras robotisé se place à côté du genou et indique exactement où placer la lame de la scie pour que l’os soit sectionné à la profondeur requise et dans l’angle adéquat.
« Je regarde l’écran où les valeurs médicales sont indiquées en vert. Je prends la scie et coupe l’os, puis je vérifie que les valeurs sont toujours en vert. Ensuite, j’utilise un autre instrument pour m’assurer que j’ai coupé l’os exactement comme il le fallait et… voilà, je passe à l’incision suivante! »
« Auparavant, ces incisions pouvaient parfois exiger 15 ou 20 minutes, et je ne pouvais pas être certain qu’elles étaient toutes parfaitement exactes. Maintenant, elles prennent littéralement quelques secondes et elles sont toujours exactes à cent pour cent. »
Puisque la jambe n’est pas maintenue fermement en place sur la table d’opération, elle peut bouger légèrement avant que l’incision soit effectuée. Le cas échéant, le robot décèle le mouvement en se fondant sur les capteurs de la jambe. Et, le bras se rajuste immédiatement automatiquement à la nouvelle position de la jambe jusqu’à ce qu’il soit correctement aligné de nouveau.
Les ligaments du genou
Un autre avantage important, explique le Dr Zukor, est qu’il n’est plus nécessaire de toucher aux ligaments du genou, dans la plupart des cas. Par conséquent, les patient(e)s qui ont des jambes légèrement arquées ou les genoux cagneux n’auront pas une jambe parfaitement droite qui ne semble pas naturelle après l’opération,
De plus, contrairement à certains systèmes robotiques où une tomodensitométrie (CAT scan) est nécessaire planifier l’opération, la technologie utilisée par le Dr Zukor n’a pas d’image et fonctionne avec les données fournies par l’Équipe chirurgicale.
« Une tomodensitométrie est non seulement coûteux et prend du temps, mais elle expose les patient(e)s à beaucoup de radiation », ajoute-t-il. « C’est une chose si ces dernier(ère)s en ont réellement besoin, mais est-ce vraiment ce que nous voulons simplement pour planifier une opération? »
Le Dr Zukor note que certains chirurgiens, y compris trois de ses collègues à l’HGJ, préfèrent encore les techniques traditionnelles, parfaitement acceptables, pour pratiquer une arthroplastie totale du genou.
Néanmoins, en se fondant sur son expérience, il est convaincu qu’il peut désormais couper un os avec une précision sans précédent. Il croit que cette nouvelle technique aide les patient(e)s à se rétablir mieux et plus rapidement, ce qui leur permet éventuellement de marcher plus naturellement et plus aisément.
Le Dr Zukor documente ses expériences en réunissant les données portant sur la cinquantaine d’interventions chirurgicales qu’il a effectuées à l’aide d’un robot entre l’été 2022 et l’été 2023.
Cependant, il considère que ce type de chirurgie change réellement les règles du jeu — « et les résultats sont évidents dans les sourires de mes patient(e)s ».